La technologie 4.0 dans le monde du travail

Publié le : 11 mars 20197 mins de lecture

Dans une étude récente, le Centre for European Economic Research a étudié le développement du monde du travail par la numérisation et l’automatisation. Les activités courantes qui seront réalisées à l’avenir, en particulier dans les groupes à revenu moyen, par des ordinateurs automatisés (par exemple, le travail de production répétitif, la comptabilité, letravail de bureau). Toujours selon l’étude, cela pourrait conduire à une polarisation de l’emploi et des salaires :

  • La polarisation de l’emploi: le nombre d’employés dans le segment des revenus moyens est en baisse par rapport au segment des salaires faibles ou élevés.
  • La polarisation des salaires: les salaires dans les groupes à revenu moyen augmentent plus lentement que ceux des autres groupes.

En Allemagne, il est vrai qu’il n’y a pas de polarisation des salaires, mais une polarisation de l’emploi. Cela exclut (jusqu’à présent) les activités non routinières dans des domaines professionnels définis (par exemple, coiffeurs, médecins et avocats) sous une forme analytique ou interactive, que l’on trouve surtout dans le segment des hauts et des bas salaires, qui prendra de l’importance dans l’avenir. Selon l’étude, l’évolution de la demande de main-d’oeuvre s’accompagne soit d’une diminution du nombre d’emplois routiniers, soit d’un changement de la structure du travail. Les chiffres  de l’emploi en baisse se situent principalement dans l’agriculture et l’industrie hôtelière, mais la numérisation crée également des emplois. Les entreprises qui numérisent ou automatisent leurs processus augmentent le nombre de salariés qu’elles emploient, contraierement à celles où le niveau de numérisation est faible. Les industries telles que l’industrie chimique et l’administration publique ont un degré relativement élevé de numérisation et d’automatisation. La construction, l’hôtellerie et l’agriculture se caractérisent par une moindre utilisation des technologies 3.0 et 4.0.

Quels sont les effets globaux possibles sur l’emploi ?

L’étude décrit un certain nombre de processus d’ajustement qui peuvent surcompenser la substitution du travail par les machines :

  • Création de nouveaux emplois: Le progrès technologique est stimulé par le secteur de la production technologique, qui peut créer de nouveaux emplois.
  • Plus d’emplois grâce à une plus grande production: Les nouvelles technologies peuvent réduire les coûts et les prix, ce qui pourrait avoir un impact positif sur la demande et accroître la production. Cela peut à son tour être lié à une augmentation de l’emploi.
  • Les employés du secteur manufacturier pourraient négocier des salaires plus élevés en fonction des gains de productivité, ce qui augmenterait la demande des consommateurs. Cette situation peut à son tour entraîner une augmentation de la demande de main-d’œuvre. La situation de l’étude, qui tient compte de ces effets généraux sur l’emploi, est encore relativement faible.

Quelle est l’utilisation actuelle des technologies 4.0 dans les entreprises allemandes ?

Les technologies de l’information et de la communication permettent une intégration croissante de la production industrielle. L’industrie 4.0 se caractérise par la mise en réseau numérique et l’automatisation de la production et de la logistique. Par exemple, les processus virtuels et réels sont mélangés sur la base de systèmes cyberphysiques. Selon l’étude, près d’un tiers des entreprises n’ont pas encore mis en œuvre les technologies 4.0 ou les machines à contrôle automatique, tandis qu’un autre tiers utilisent déjà ce type de technologie. Près d’un cinquième des technologies 4.0 font partie intégrante du modèle économique. Environ 15 % des technologies actuellement utilisées et une fraction (2,1 %) envisagent une acquisition concrète. Selon l’étude, les technologies 4.0 représenteront 13,4 % des ressources de bureau et de communication dans cinq ans. La part de ces technologies dans la production sera d’environ 7,9 %.

Quelle est la différence entre les pionniers de la technologie et les retardataires ?

Les entreprises qui investissent dans les technologies 3.0 et 4.0 ont des caractéristiques différentes de celles des autres entreprises. Les pionniers ont déjà investi dans de nouvelles technologies : en 2011, la part des technologies 3.0 et 4.0 investies dans les entreprises  était de 3 à 5 points supérieure à celle des autres entreprises. En revanche, les technologies 1.0 et 2.0 ont été moins utilisées. Les pionniers de la technologie génèrent généralement des revenus et des profits plus élevés que les entreprises qui n’y ont pas investis. Ils ont environ deux fois plus d’employés et une structure d’employés différente : l’effectif se compose d’une proportion plus élevée d’employés hautement qualifiés qui effectuent des tâches plus analytiques, cognitives et interactives. Les activités répétitives et manuelles prennent moins de place. La proportion de salariés ayant un niveau moyen de qualification est plus faible. En moyenne, les employés des entreprises à forte intensité technologique gagnent des salaires plus élevés que ceux des employeurs qui n’investissent pas : leur salaire journalier moyen est de 80,9 euros, tandis que les retardataires de la technologie paient leurs employés environ 71,8 euros par jour. Il existe également des différences d’attitude à l’égard des nouvelles technologies entre les utilisateurs et les non-utilisateurs : ceux qui utilisent les technologies 4.0 voient davantage de possibilités d’améliorer la productivité de la main-d’œuvre et le développement des entreprises. Ils s’attendent de plus en plus à ce que les technologies répondent aux besoins des clients et offrent de nouveaux produits/services. De plus, de moins en moins de non-utilisateurs croient que les nouvelles technologies contribuent à accroître les risques pour l’entreprise.

Digression: Industrie 1.0 à 4.0

On peut historiquement citer quatre révolutions industrielles :

  • Industrie 1.0: La première révolution industrielle a eu lieu vers 1800, lorsque les marchandises étaient manufacturées et produites en série. Un moteur important dans cette phase a été l’invention de la machine à vapeur.
  • Industrie 2.0: La deuxième révolution industrielle a commencé avec l’introduction de l’électricité. La production sur une chaîne de montage, que Henry Ford utilise pour la première fois dans l’industrie automobile, marque cette phase. Le commerce des marchandises est de plus en plus mondialisé par le trafic aérien.
  • Industrie 3.0: Cette phase se caractérise par le développement de l’informatique et l’utilisation des technologies de l’information ainsi que par l’automatisation des étapes de travail par l’électronique.

• Industrie 4.0 : L’industrie 4.0 se caractérise par la numérisation, la mise en réseau numérique et l’automatisation de la production et de la logistique, les nouvelles formes de communication et le réseautage internet des objets.

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